(suite de l’article « Au pays de l’édition – L’enquête »)
Durant mes nombreuses pérégrinations sur le Web, je me souviens avoir visité le site des Éditions du Puits de Roulle dont j’avais gardé le nom dans un coin de mémoire. Il y avait notamment, sur le site de l’éditeur, une petite vidéo présentant une étude sociologique de Tarik Yildiz qui, je m’en souviens, avait fait le buzz sur les réseaux sociaux au moment de sa sortie en 2012. Etant donné le sujet abordé, il s’agissait du type d’ouvrage que les maisons d’éditions ne s’empressent pas de publier. Pourtant, les Éditions du Puits de Roulle avaient eu l’audace de le faire, et de mon point de vue c’était remarquable.
Je suis rentré en contact avec Stéphanie Lahana qui m’a propose une formule de prestation en autoédition.

Je veux ici insister sur la pertinence de ce type de prestation étant donné l’état du marché du livre. La situation semble de plus en plus défavorable pour l’auteur en tant qu’acteur économique mais aussi pour l’éditeur et le diffuseur du fait de la lente érosion du lectorat traditionnel. Le risque financier a mécaniquement augmenté pour l’éditeur qui doit plus que jamais sélectionner des manuscrits non seulement de valeur mais aussi commercialement porteurs. Du reste, c’est tout le circuit du livre qui est actuellement sous pression, à l’image des librairies indépendantes concurrencées par les mastodontes de la vente en ligne tels qu’Amazon.
Si donc, en tant qu’auteur, on croit dans son manuscrit, il est concevable d’endosser une partie du risque financier du projet. Bien sûr, tout le monde n’est pas prêt à s’engager financièrement et nous avons tous nos seuils au-delà desquels il n’est pas question d’aller. Du reste, toutes les maisons ne fournissent pas la même prestation en termes de rapport qualité/prix et de proposition de contrat.
En ce qui concerne mon projet au sein des Éditions du Puits de Roulle, l’équation est relativement simple : l’opération sera neutre financièrement si je vends quelques centaines d’exemplaires de mon ouvrage, dans une fourchette de 300 à 400. Au-delà, l’opération est légèrement bénéficiaire. En deçà, et quand bien même il ne s’en vendrait qu’une centaine, l’opération reste déficitaire du montant d’une semaine de vacances aux sports d’hiver…
La réalisation d’un livre peut répondre à de nombreux critères et chacun posera l’équation différemment, accordant plus d’importance aux revenus pour les uns, plus d’importance à l’envie de consigner un témoignage de vie pour les autres. Dans mon cas particulier, il s’agit de publier à moindre frais le résultat d’un travail qui, au fond, me tenait inconsciemment à cœur depuis de nombreuses années.
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